Art Promotion sa
De bie eugene
Présentation
Watermael-Boitsfort (Bruxelles) 1914-Quimper 1983
Belgique-France
ETUDES
1933 Académie des Beaux-Arts de Bruxelles.
1934-1936 l'École du Louvre.
SA VIE
1947 Voyages en Bretagne, à Paimpol et Loguivy-de-la-Mer, et ensuite au Guilvinec.
1947-1960 Réside au Guilvinec (Finistère)
1960 Retour à Bruxelles et se lance dans la grande composition
Chaque année, séjours en Bretagne durant les vacances.
1983-Suite à un terrible accident de voiture en Bretagne, décès d’Eugène De Bie et de son épouse. Inhumation dans le cimetière du Guilvinec (Sud Finistère).
LA CRITIQUE
S'il est certains artistes si commodes à placer dans une catégorie rigide, c'est là sans doute une preuve de leur manque de renouveau, d'exigence envers eux-mêmes. Une fois le style mis en place, il ne s'agit plus pour eux que d'exploiter toutes les variations sur un même thème. Eugène De Bie est un artiste qui se dérobe à toute catégorie. Il suffit de regarder quelques-unes de ses toiles pour se rendre compte de ce qu'il pouvait extraire de son art. Fantastique, baroque, anecdotique, expressionniste, bien malin qui pourrait lui accoler une étiquette. De Bie est tout cela à la fois mais avec la force de n'être rien d'une manière exclusive.
Né en 1914 à Watermael-Boitsfort (Bruxelles) issu d'une famille wallonne, De Bie s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles où il suit les cours du fougueux Henri Van Haelen. Trois autres personnalités influenceront ses débuts : Anto Carte qui lui enseigne les lois de la composition, Constant Permeke à travers qui il découvre la rudesse de la vie flamande et, enfin, James Ensor qui exerce sur le jeune artiste une influence plus intellectuelle. Deux ans à l'Ecole du Louvre à Paris parachèvent sa formation.
Mais la guerre interrompt ses premières oeuvres. Blessé en 1940, il se retrouve avec son épouse et ses deux fils, dans une pauvreté qui l'empêche de se consacrer pleinement à la peinture. On retrouve dans les toiles des périodes "rouge" et "noire", les préoccupations et les fantômes de la guerre qui hantent son imagination. Heureusement, peu à peu, l'existence se fait plus clémente et quelques oeuvres sont vendues.
C'est alors que surgit la Bretagne qui exercera sur le peintre une fascination qui ne se démentira pas jusqu'à sa mort. L'atmosphère du lieu, le chaleureux accueil des habitants l'émerveillent. Et De Bie s'immerge dans la lumière oscillante et la puissance des éléments. Cette terre riche de légendes et de mystères le laisse tout entier à la frénésie de peindre : natures mortes, paysages de campagne, marines, vues de ports, portraits de pêcheurs qu'il saisit en pleine activité, rien ne doit échapper à l'oeil et au pinceau.
Installé au Guilvinec, petit port du Sud Finistère, le peintre est fasciné par les nombreux cirques qui s'y arrêtent. Commence alors une période où baladins, comédiens, masques et draperies se côtoient dans d'étranges compositions lunaires. Tous les mystères du spectacle et de l'artifice y sont contenus. Peu à peu, sa vision de la nature et sa conscience du surnaturel le portent à une interprétation mystique du monde.
Mille neuf cent cinquante-deux sera l'année des rencontres : Cocteau, Malraux, Picasso, tous le fortifient dans sa démarche mais lui font également prendre conscience de sa solitude au Guilvinec. C'est ainsi qu'en 1960, la famille De Bie revient à Bruxelles. Sensiblement, l'imaginaire de l'artiste s'affine, se présente comme source d'inspiration essentielle. Cet imaginaire qui s'incarne dans le personnage à la fois pathétique et théâtral de Don Quichotte.
Les dernières années voient s'épurer cet univers intérieur et amènent Eugène De Bie à la maturité. Fort de son expérience bretonne, ayant côtoyé une nature puissante et belle, il se tourne vers la synthèse ultime de l'imaginaire et du réel qu'il organise par un code de couleurs, de lignes et de constructions géométriques. Les figures humaines semblent confrontées à l'infini et s'avancent avec sérénité vers leur destin.
Le 7 juillet 1983, sur une route de Bretagne, le destin frappe cruellement. Un accident de voiture coûte la vie à la compagne du peintre. Eugène De Bie, grièvement blessé, s'éteint le 20 août et s'en va rejoindre son épouse dans le petit cimetière du Guilvinec.
Ainsi disparut un homme dont l'unique ambition aura été de croire en l'art, de vivre par lui et d'y trouver une source de joie. Il n'est pas nécessaire d'en dire plus. Regardons, simplement, et rappelons cette phrase du grand Rodin : "Les belles oeuvres, qui sont les plus hauts témoignages de l'intelligence et de la sincérité humaines, disent tout ce que l'on peut dire sur l'homme et sur le monde, et puis elles font comprendre qu'il y a autre chose que l'on ne peut connaître". DP
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