Art Promotion sa

l’artiste du mois


Portrait du roi baudouin-belgique



PORTRAIT DU ROI BAUDOUIN

ARTICLE DE MR CHRISTIAN LAPORTE


PARU DANS LA LIBRE BELGIQUE DU JEUDI 11 DECEMBRE 2014

UN DERNIER GESTE DE LA REINE FABIOLA

Bruxelles - Grâce à elle, un portrait du roi Baudouin restera belge !

Triste coïncidence : alors que la Belgique rend l'ultime hommage à la reine Fabiola, se termine ces samedi 13 et dimanche 14 décembre à la Commanderie, au 17 de la rue de la Chapelle - en face de l'église du même nom - une exposition d'une cinquantaine d'oeuvres du peintre hongrois Tibor Dengyel, avec comme pièce exceptionnelle un portrait du jeune roi Baudouin réalisé en 1955.
"Le peintre Dengyel, décédé à Bruxelles en 2000, avait laissé à sa veuve, Mme Livia Dengyel-Salgo, habitant toujours à Bruxelles, diverses oeuvres dont ce portrait du Roi", explique Pierre Goffin, responsable de Art Promotion SA qui organise des expositions en Belgique et à l'étranger.
"Ayant fait sa connaissance peu après la mort de son mari, nous nous sommes occupés, par l'intermédiaire de l'ASBL Association pour la promotion artistique d'exposer les oeuvres de son mari. Parmi celles-ci se trouvait le portrait du Roi. Nous avons restauré et encadré ce tableau et proposé à Mme Dengyel de l'offrir au Palais. Puis nous avons évoqué le projet avec Carine Verstraeten du Syndicat d'Initiative lui demandant conseil pour contacter le Palais. La reine Fabiola a accusé réception de sa lettre et a proposé de garder ce tableau au siège du Syndicat d'Initiative, en souvenir de son défunt mari. Ce qui fut fait officiellement lors de la présente exposition..."

UN DEMI SIECLE A BRUXELLES
Mais qui était donc Tibor Dengyel ? Comme le précise l'historien de l'art Didier Paternoster, Tibor Dengyel, décédé en mai 2000 à Bruxelles, aurait eu 101 ans. A 17 ans, fort de sa passion pour le dessin et la peinture, il entra à l'Académie, puis en 1935, rejoignit Budapest pour y poursuivre ses études artistiques.
Après avoir obtenu une bourse lui permettant d'aller approfondir ses connaissances en Turquie ou en Belgique, il opta pour notre pays où il arriva en 1948. Etabli à Bruxelles, il y poursuivit sa carrière. Excellent connaisseur de l'histoire de l'art, il s'orienta vers la restauration d'oeuvres anciennes. Mais Dengyel fut avant tout un artiste avide de créer et se consacra à une oeuvre toute personnelle.

UN PORTRAIT AUSSI D'ACHILLE VAN ACKER
Didier Paternoster rappelle ainsi qu'"à son parcours de créateur se superposa une vocation de pédagogue qui l'amena à diriger un cours privé à Ixelles, Auderghem, Woluwe-Saint-Lambert...".
Son univers ? "Des portraits, des paysages, des vues de villes, des types populaires et figures du folklore, nus, bouquets, évocations fantastiques et scènes truculentes de kermesse ou de carnaval"... Pour l'artiste, "l'essentiel n'est pas de dresser un portrait fidèle du lieu, mais d'en souligner les éléments qui font sa beauté et sa particularité. La preuve en est que nombre de paysages sont nés dans l'intimité de l'atelier, et parfois de nombreuses années après la visite de l'artiste".

PROPHETE EN SON PAYS D'ADOPTION
De même, Tibor Dengyel faisait des "portraits classiques mais avec beaucoup de profondeur psychologique. Beaucoup de ses portraits sont des commandes, mais on ne le surprend jamais à flatter le modèle. Au-delà de l'apparence, de la physionomie proprement dite, c'est bien plus l'intériorité qui l'attire." Si on lui doit une cinquantaine de portraits outre-Moerdijk, Tibor Dengyel a peint le roi Baudouin mais aussi le Premier ministre Achille Van Acker. Ces deux oeuvres ont assis sa réputation dans ce domaine.
A l'occasion du centenaire de sa naissance, trois expositions avaient eu lieu à Bruxelles en 2013 : au siège de la Banca Monte Paschi Belgio, à l'Institut Balassi Brussels et à la Gallery Pictura Aeterna au Petit Sablon. Ce week-end, on peut le découvrir ces 13 et 14 décembre de 11 à 18 h à la Commanderie.