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l’artiste du mois


"les voyages d'armand jamar"



"LES VOYAGES D'ARMAND JAMAR"

LEGENDE DES OEUVRES
De haut en bas et de gauche à droite

Rue du village -1922 - Huile sur panneau - 37x 29
Le Port de Boulogne - 1905 - Huile sur panneau - 50x36
Dunes à La Panne - 1923 - Huile sur panneau - 37x29
Ferme ardennaise - 1937 - Huile sur panneau - 37x29
Le Port d'Alger - 1922 - Huile sur panneau - 45x44
Vendes - 1922 - Huile sur panneau - 22x47


"LES VOYAGES D'ARMAND JAMAR"

L'artiste, né à Liège en 1870 et décédé à Bruxelles en 1946, laisse derrière lui une œuvre importante et diversifiée. Et pourtant ce fils de famille dut, d'abord, terminer des études de droits et de notariat pour satisfaire aux souhaits de son père avant de réaliser son rêve, s'inscrire à l'Académie des Beaux-Arts, devenir peintre et en faire son métier.

Dès 1896, Armand Jamar expose régulièrement dans sa ville natale mais aussi dans des salons officiels à Anvers, Gand, Bruxelles, récoltant très vite des médailles, prix et succès.

En quête de lumière et d'horizons nouveaux, de fraîcheur et de spontanéité "d'après nature", l'artiste de met à voyager un peu partout dans le monde, ce qui n'est pas évident à une époque où ni le Jet, ni le TGV ne font partie du vocabulaire quotidien.

L'exposition présentée actuellement à la K Gallery rassemble environs 80 toiles et aquarelles de l'artiste, toutes axées sur le thème du voyage et ses voyages sont effectivement passionnants, qui entraînent les visiteurs aux quatre coins du monde. De France en Italie, de Hollande en Suisse et en Espagne. D'Algérie aux États-Unis. Des intérieurs hollandais aux tonalités chaudes voisinent avec des toiles évoquant le Midi de la France, un retour de pêches à Martigues, l'étang de Berre (avant qu'il ne devienne "zone industrielle", La Rochelle et les bateaux à quai. La palette chromatique de l'artiste est somptueuse. Il joue avec maîtrise de tous les coloris mais ceux où il excelle scintillent de bleus, de roses, de mauves aux vibrations d'une intense sensibilité.

Le trait est mouvementé, la touche est libre, la matière se fait parfois épaisse, comme pour insister sur l'importance du sujet. L'émotion est toujours au rendez-vous. Jamar donne de Venise des interprétations multiples. Tantôt mouillée et enveloppée d'une brume nacrée, tantôt embrasée de couleurs ocres et rougeoyantes des façades se reflétant dans le Grand Canal.

L'artiste de rend également à New York, où il découvre en 1919, "une des villes portuaires les plus fascinantes du monde". Il y peint le port, le pont de Brooklyn, à coup de tons contrastés et de petites touches de blanc. Il reprendra souvent ce sujet à partir d'esquisses tracées sur place. Et puis, le mot "voyage" n'exclut pas le pays natal. On peut voyager au coin de sa rue, dans son village, au coin de la forêt voisine.

JAMAR trouve chez lui aussi l'inspiration. Épinglons "Le Village de Chevron", un peu triste sous le ciel d'automne. Une "Plage" à la Panne, aux ciels dignes de Boudin. Des "Paysages de Campine", des "Marais en Gaume" sous des climats de rudesse extrême. Une
"Usine près du canal à Bruges" aux clairs-obscurs remarquables. Le parcours est sans faille, marqué à la fois par l'impressionnisme et l'expressionnisme, d'un artiste, pas assez (re)connu, toujours à la recherche de la lumière et des "effets atmosphériques par la couleur".

Une très belle monographie illustrée due à la plume de Pierre Loze accompagne cette exposition.

Colette BERTOT
L'ECHO - Culture et Loisirs
Vendredi 3 mai 2002